Ho­mi­nal / Öhrn

Markus Öhrn de la diriger, réaffirmant ainsi son indépendance artistique. Le résultat est une œuvre singulière où la danseuse genevoise devient la réincarnation d’Eva Britt, la grand-mère d’Öhrn, revenue d’entre les morts pour embrasser enfin une liberté de femme inédite, sur scène. Ce spectacle, teinté d’imaginaire macabre, se déploie comme un exutoire, célébrant l’émancipation et jouant avec les codes des morts-vivants.

Pour Hominal, la danse est un espace de transformation, un lieu où les corps et les perceptions se métamorphosent. Ses créations explorent des univers nocturnes, où les êtres évoluent dans un entre-deux onirique, mêlant intimité et artifice, contrôle et abandon. L’identité y flotte entre intériorité et fantasme, révélant la complexité des regards portés sur le corps en mouvement.

De son côté, Markus Öhrn injecte son style inimitable, mêlant grotesque et cruauté. Ses œuvres surjouent les tensions inhérentes aux dynamiques familiales toxiques, exposant les structures de domination à travers des scénographies cauchemardesques et une musique volontairement distordue. Ce choc des esthétiques donne naissance à une création hybride, brutale et captivante.

Ensemble, ils offrent un spectacle à la fois dérangeant et libérateur, où la danse et la performance deviennent des terrains d’expérimentation pour interroger les oppressions, explorer la liberté et redessiner les contours de l’identité artistique. Une œuvre aussi viscérale que cathartique.