Journaliste, ancien directeur du Monde où il a travaillé pendant 25 ans, il a cofondé l’hebdomadaire Le 1 en 2014 qui a reçu en 2021 et en 2023 le prix du meilleur magazine français.
Au prisme de nouveaux seuils du sensible ou du tolérable, dans la culture subjectiviste contemporaine, comment penser en collectivité les identités complexes et ambulantes d’aujourd’hui ? Avec des conférences inédites, Eric Fottorino (écrivain), Léonora Miano (écrivaine), Sylvie Perez (journaliste) et Olivier Roy (politologue) évoqueront des questions cruciales que soulèvent pour demain les identités complexes d’aujourd’hui.
Ces quatre soirées de conférences et de débats seront accompagnées par une exposition de Simon Mastrangelo (anthropologue), « Émigrer en quête de dignité. Tunisiens entre désillusions et espoirs », dans le hall d’Uni Dufour du 17 au 26 septembre 2024.
Jeudi 26 septembre, Eric Fottorino, écrivain et journaliste, aborde le thème « L’identité, une quête malheureuse ? »
Dans le « connais-toi toi-même » de Socrate et de la Grèce ancienne, la quête de son identité par l’être humain est une invitation à la sagesse et à l’humilité, pour qu’il sache se situer entre les animaux et les Dieux. Elle est aussi une voie possible pour prendre la mesure d’autrui, pour savoir vivre avec les autres, dans la connaissance et l’acceptation de ce qu’ils ont de différent. Mais notre époque s’est dangereusement éloignée de la dimension altruiste de cette recherche identitaire. Celle-ci est au contraire devenue une notion belliqueuse où l’individualisme exacerbé tend à « essentialiser » l’identité ou un aspect spécifique de l’identité – la religion, le genre, l’identité « nationale » pour mieux rejeter ceux qui ne nous ressemblent pas. Illustré en particulier par ce qu’Alain Finkielkraut a pu appeler en 2013 « L’identité malheureuse », l’affirmation identitaire est devenue une machine à exclure concentrée en particulier sur les étrangers, les immigrés, les migrants. Comment ce mouvement a-t-il gagné une démocratie comme la France, au point d’amener l’extrême-droite aux portes du pouvoir, aux cris de « on est chez nous » ? Comment la désinformation massive, en particulier via les réseaux sociaux, a alimenté la peur identitaire (avec la notion, entre autres, de grand remplacement). C’est à ces questions que tentera de répondre cette conférence.
Entrée gratuite, sans réservation.
www.rencontres-int-geneve.ch
Informazioni sull'evento
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